Actualité : des panneaux photovoltaïques qui ressemblent à des tuiles !

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Concilier énergies renouvelables et conservation du patrimoine historique : voilà le pari que s’est lancé la société Dyaqua en Italie. Grâce à des tuiles historiques formées de matériaux composites renfermant des cellules photovoltaïques, les toits des bâtiments peuvent désormais faire des économies d’énergie sans dénaturer leur architecture d’origine. MES fait le point sur cette technologie dans cet article passionnant.

Le concept de la « tuile photovoltaïque »

Il y a une dizaine d’années, lorsque les panneaux photovoltaïques ont vraiment commencé à avoir le vent en poupe, beaucoup ont vu leur installation être refusée. La raison ? Dans certaines zones classées, impossible d’installer des panneaux solaires classiques sans détruire le cachet esthétique des bâtiments à proximité. De même, les bâtiments historiques comme les églises, les mairies d’époque, les maisons coloniales, etc., sont particulièrement énergivores. Pourtant, encadrés par des règles d’urbanisme strictes, ces bâtiments ne peuvent être transformés aussi facilement qu’une maison individuelle en banlieue. Partant de ce constat, c’est une entreprise italienne, Dyaqua, qui a proposé une solution inédite : fabriquer et installer des tuiles équipées de cellules photovoltaïques.

L’entreprise à l’origine de la tuile solaire

À l’origine de cette innovation, nous retrouvons la société Dyaqua , basée en Italie. Familiale, cette petite PME travaille dans le domaine de l’énergie verte et a développé plusieurs projets. Elle a commencé son activité en fonction des systèmes d’éclairage, à base de LED et de cellules photovoltaïques, qui se fondent à merveille dans le paysage. En forme de galets et de pierres, ces éclairages ont pour vocation d’apporter de la lumière en maintenant l’illusion que cette dernière vient de matériaux naturels. Matteo Quagliato, un brillant ingénieur italien, a développé pendant plus de six ans la solution baptisée Invisible Solar. Invisible Solar, c’est une cellule photovoltaïque en forme de tuile qui s’intègre sur les toits en imitant parfaitement ses homologues en terre cuite. Fabriquées à partir de polymères recyclés et recyclables, ces tuiles photovoltaïques sont, à l’œil nu, semblables aux véritables tuiles. Laissant passer les rayons du soleil, les plastiques utilisés pour la fabrication permettent aux cellules monocristallines de capter la lumière afin de la transformer en électricité.

Déploiement

Un test concluant à Pompéi

En 2015, le ministère de la culture italien a plébiscité la solution Invisible Solar. L’entreprise Dyaqua a donc pu installer des tuiles photovoltaïques sur la Maison des Vetti , dans le parc archéologique de Pompéi. En pleine restauration, la Maison des Vetti, connue pour avoir été la demeure d’esclaves affranchis ayant fait fortune dans le vin, peut grâce à ses nouvelles tuiles photovoltaïques conserver son cachet d’origine et faire fonctionner ses équipements électriques (nécessaires pour les visites des touristes) avec l’énergie solaire. Devant ce succès, plusieurs autres projets de la sorte ont vu le jour, principalement à Rome, Florence ou Venise. En effet, le patrimoine architectural de l’Italie est dense, immémorial. Des ruines de la Rome antique jusqu’à la Renaissance, les villes italiennes ont gardé des traces incroyables de l’Histoire avec un grand H. Allier la transition écologique avec la préservation du patrimoine est désormais possible : Dyaqua y veille !

Et en France ?

Nous avons vu qu’en Italie, la tuile photovoltaïque a été séduite. Et pour cause ! Elle a permis aux collectivités de réaliser de belles économies d’électricité sans toucher à l’esthétique originale des bâtiments. Mais en France, cette technologie pourrait-elle avoir un avenir ? Les règles d’urbanisme en France peuvent parfois être strictes. En témoigne l’article 12 de la loi du 12 juillet 2010 qui stipule que « peut être refusée au motif de la protection du patrimoine bâti ou non bâti, des paysages ou des perspectives monumentales et urbaines » la pose de nouveaux équipements de type panneaux solaires . En plein centre historique, par exemple à Paris, Lyon, Marseille ou autre, pouvoir faire installer des panneaux photovoltaïques en relève souvent du domaine de l’impossible. La tuile solaire Invisible Solar pourrait alors devenir une solution envisageable sur le long terme pour les bâtiments historiques. Elle pourrait également s’imposer dans les quartiers classés au patrimoine, et remplacer les toitures classiques où ne peut s’implanter des panneaux solaires. Ainsi, les économies d’énergie et l’écoresponsabilité cohabiteraient avec le patrimoine architectural.

La tuile solaire, comment ça marche ?

Le principe de fonctionnement de la tuile photovoltaïque Invisible Solar est très simple. En effet, des cellules solaires monocristallines (en silicium, comme sur tous les panneaux solaires existants) sont disposées entre deux couches de polymères ressemblant à deux gouttes d’eau à la terre cuite. Le résultat final, une fois les deux canapés assemblés, est un véritable trompe-l’œil ! La surface de cette « tuile photovoltaïque » est construite avec des matériaux plastiques recyclés et recyclables. Elle laisse passer les rayons du soleil qui atteignent sans mal les cellules solaires pour produire de l’électricité. Grâce ensuite à un raccordement à des onduleurs qui vont convertir le courant continu en courant alternatif, l’électricité va pouvoir être distribuée à travers la structure. En somme, les tuiles solaires de Dyaqua fonctionnent de la même manière que les panneaux photovoltaïques classiques. Mais elles s’intègrent parfaitement dans l’harmonie architecturale de certains quartiers historiques, ou sur des bâtiments classés au patrimoine pour leur valeur. La société transalpine déclare que « Invisible Solar s’intègre aux bâtiments et paysages patrimoniaux, sans nuire aux valeurs culturelles. ».

Quelle efficacité par rapport au photovoltaïque classique ?

C’est un peu là que le bât blesse : la tuile Invisible Solar n’est pas aussi performante qu’un panneau photovoltaïque classique. En effet, en comparaison, la tuile solaire a un rendement de 66 Wc/m², tandis que le panneau photovoltaïque avoisine les 150 Wc/m². Ces chiffres, annoncés par le fabricant, tendent à évaluer à l’avenir. Bon à savoir Le Wc (watt-crête) exprime la puissance maximale que peut atteindre un panneau solaire. En ce qui concerne le prix, il est en moyenne sept fois plus élevé que celui d’une installation photovoltaïque dite traditionnelle. Cependant, il faut garder à l’esprit qu’Invisible Solar, malgré son prix plus élevé, est une solution sur-mesure, adaptée aux bâtiments classés qui ne peuvent bénéficier de panneaux classiques.

Le photovoltaïque invisible du futur

Après le succès de la tuile solaire, Dyaqua ne compte pas s’arrêter là ! À l’avenir, le développement de nouveaux matériaux est au programme. En effet, l’objectif futur est de créer d’autres Invisible Solar, reprenant l’aspect du bois, du béton, de la pierre, de l’argile, etc. Ces solutions photovoltaïques s’intègrent alors partout : toits, sols, trottoirs, murs… Toutes les surfaces existantes pourraient bénéficier de la technologie solaire et produire de l’électricité pour leurs besoins. Des zones géographiques inscrites au patrimoine national et international seraient en mesure d’assurer tous leurs besoins en électricité. Particulièrement énergivores, les églises et cathédrales, par exemple, pourraient favoriser l’autoconsommation partielle. Les trottoirs des agglomérations pourraient, en recevant l’énergie solaire, alimentés en électricité les lampadaires et éclairages urbains. Les murs de certains musées seraient générateurs d’électricité pour redistribuer cette énergie dans les salles d’exposition… Les possibilités sont multiples, et font entrevoir une autre façon de gérer l’électricité verte. Pour l’instant sous forme de prototypes, ces nouveaux éléments reproduisant d’autres matériaux que la terre cuite sont encore en phase de test.

En conclusion

Belle innovation, la tuile solaire de Dyaqua permet d’ouvrir de nombreuses possibilités pour l’énergie solaire à grande échelle. Et si, à l’avenir, les panneaux photovoltaïques grimés en matériaux de construction pourraient s’intégrer sur toutes les surfaces ? Si vous souhaitez réagir, n’hésitez pas à laisser un commentaire, ou à nous contacter directement pour que nous puissions ensemble en discuter.

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